Debrief Atelier citoyen « Faut-il instaurer un service citoyen obligatoire? »

DEBRIEF – Faut-il rendre obligatoire le service citoyen pour tous les jeunes ?
De nombreux jeunes s’engagent au service de la société, mais ne faudrait-il pas que tous le fassent au moins pendant quelques mois ? Un service citoyen obligatoire, est-ce la solution pour renforcer la cohésion sociale ou bien est-ce une version moderne des travaux forcés ?
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« Oui mais… »
Une forte majorité des votes exprimés sur notre plateforme ilferabeaudemain.team sont favorables à un service citoyen obligatoire. C’est également le cas des participants à notre atelier-citoyen, même si les avis sont plus partagés.
En fait, la plupart des participants trouveraient bien que tout le monde consacre quelques mois de son existence à se rendre utile pour les autres et la société. Cela devrait même être une évidence. Mais ils sont nombreux à se demander si c’est en imposant un service citoyen que l’on va y arriver. Ne faut-il pas y aller plus progressivement ? Ne faut-il pas surtout donner envie aux jeunes de faire un service citoyen ?
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Le service citoyen ? un projet de société
« Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire pour la société, mais ce que vous pouvez faire pour la société ! » L’esprit de John Kennedy anime les partisans du service citoyen obligatoire. Vivre en société, ce n’est pas seulement avoir des droits. C’est aussi avoir la responsabilité de contribuer au bien-être de toutes et tous.
Pour eux, un service citoyen renforcerait la cohésion sociale. Les jeunes rencontraient des personnes avec lesquelles ils n’ont pas l’habitude d’avoir des contacts. Ils prendraient conscience de réalités différentes de la leur.
Ce serait une source d’enrichissement personnel important, une expérience marquante qui les accompagnerait toute leur vie et qui leur permettrait de prendre confiance en eux, de constater qu’ils peuvent apporter beaucoup aux autres, et aussi d’acquérir des compétences qui leur seront utiles toute leur vie, comme la coopération, l’attention aux autres, la fiabilité, ou la prise d’initiatives.
Pour ses partisans, un service citoyen obligatoire, ce n’est pas une simple proposition parmi d’autres. C’est un vrai projet de société. Ils ont bien conscience des difficultés, organisationnelles ou budgétaires, mais c’est à ce point essentiel que pour eux il faut se donner les moyens de le mettre en œuvre.
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Un service citoyen obligatoire… vraiment ?
Mais un service obligatoire, ne serait-ce pas un peu contradictoire ? Pour qu’un service ait du sens, ne doit-il pas être volontaire ? Si c’est pour devoir encadrer des jeunes qui ne sont pas motivés d’être là, quel intérêt ? Quelle association, quelle organisation va vouloir les accueillir ?
Parce qu’un service citoyen obligatoire, ce n’est pas seulement des jeunes qui s’engagent, ce sont aussi plus de 100 000 stages à trouver, et pas question de faire juste de l’occupationnel. C’est là, aux yeux de beaucoup, un défi de taille et l’un des principaux obstacles à un service obligatoire.
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Généraliser le service citoyen est un idéal à long terme
Pour beaucoup de participants, un service citoyen généralisé à tous les jeunes est dès lors surtout un idéal à long terme. Pour y arriver, ils proposent de s’inspirer de la France et de penser un parcours citoyen progressif. Au cours de la scolarité, la sensibilisation à l’engagement citoyen serait renforcée. Déjà aujourd’hui, de nombreuses associations proposent des activités aux élèves durant les jours blancs après les examens. Mais celles-ci pourraient s’inscrire dans un parcours organisé qui aboutirait vers 16 ans en une journée pour tous les jeunes au cours de laquelle les possibilités de services volontaires leur seraient présentées.
Dans un deuxième temps, chaque jeune pourrait aussi devoir faire deux à quatre semaines de formation dans un domaine d’engagement citoyen au terme desquelles un service leur serait proposé.
Ceux et celles qui décideraient de se lancer devraient aussi être valorisés, recevoir un certificat attestant des compétences acquises, être dispensés du stage d’attente pour le chômage s’ils ne trouvent pas d’emploi ensuite… Le temps consacré compterait pour leur pension et ils devraient recevoir un dédommagement suffisamment important pour subvenir à leurs besoins. Sinon le service citoyen risque de n’être accessible qu’aux jeunes les plus favorisés.
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De la souplesse
Volontaire ou obligatoire, un service citoyen ne pourra être généralisé à un grand nombre de jeunes que si son organisation est souple. Il doit pouvoir être fait au moment de son choix entre, disons, 15 et 30 ans, durer de trois à douze mois selon les activités, être fait à temps plein ou à temps partiel, en Belgique ou à l’étranger…
Le service pourrait être réalisé dans un grand nombre de domaine : l’animation de quartiers, par exemple en organisant des jeux pour les enfants ; l’aide aux personnes, notamment en faisant des courses pour des personnes dépendantes ; la protection civile en aidant lors d’inondations ; l’armée ; la protection de l’environnement…, les possibilités sont infinies.
Il pourrait comporter plusieurs étapes : une période de formation au début, puis une phase de prestation du service proprement dit, avant une période finale durant laquelle le jeune ferait le point sur ce qu’il aura retiré de ce service et sur les compétences qu’il aura acquises. Durant cette période, le jeune pourrait également aider à l’encadrement de celles et ceux qui débutent leur service citoyen.
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Balle de match ?
Un service citoyen obligatoire, une bonne idée ? Un bel idéal en tout cas pour les participants à notre atelier-citoyen. Même s’il n’est sans doute pas réalisable à court terme. Même si les difficultés sont nombreuses. Même si renforcer le service volontaire serait déjà bien dans un premier temps.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez donner votre avis sur notre plateforme ilferabeaudemain.team. Le match n’est pas terminé. Votre avis peut le faire basculer.
Construire un mouvement positif ? Ensemble, c’est possible.