Est-ce réaliste ou souhaitable d’avoir une alimentation 100% bio, locale et respectueuse du bien-être animal en Belgique ?

L’agriculture et l’alimentation sont à la base de la vie. Elles sont cependant au cœur de controverses sur leur impact sur la santé et l’environnement. 

Comment se nourrir de manière saine, pratique et économique dans le respect de la planète et des agriculteurs ? Quels choix faire en tant qu’individus ? Quelles décisions prendre collectivement, en tant qu’Etat ? A quoi doit ressembler l’agriculture de demain ? Est-ce réaliste ou souhaitable d’avoir une alimentation 100% bio, locale et respectueuse du bien-être animal en Belgique ? 

L’importance de l’alimentation 

Êtes-vous content de votre alimentation ? Savez-vous ce qui est bon pour vous et pouvez-vous toujours vous le permettre ? Savez-vous d’où votre nourriture vient, ce qu’il y a dedans et ce qu’il y a derrière ? 

La nourriture est à la base de la santé. La manière dont on se nourrit est pourtant malheureusement la cause derrière la mauvaise santé de beaucoup de consommateurs, des agriculteurs et aussi de la planète. 

Dans nos vies occupées, sous pression, il est compliqué de manger frais et sain. Souvent, soit ça coûte cher ou demande beaucoup d’efforts, soit ça vient de loin et c’est polluant, transformé, gras et sucré. Ailleurs, la faim existe encore. Avec ça, notre chaine alimentaire est sous tension. Nos agriculteurs sont sous pression et l’Horeca a souffert des confinements. 

Aussi, notre alimentation actuelle n’est pas durable. On épuise les sols et les nappes phréatiques, on détruit la biodiversité locale, on fait venir les choses de loin, on déforeste les jungles tropicales, on dépend du pétrole, on dégage des gaz à effet de serre, on crée beaucoup de déchets plastiques et de gaspillage et on soumet des animaux à des conditions de vie qui choquent.  

Enfin, alors que la nourriture est à la base de la vie, le début de la crise COVID a montré la vulnérabilité de la Belgique face à des chaines d’approvisionnement complexes. La question de la souveraineté alimentaire de la Belgique et de l’Europe se pose. Est-ce qu’il est possible et souhaitable d’avoir une alimentation 100% locale en Belgique ? Faut-il être autonome en permanence ou est-ce que des plans de crise pour y arriver rapidement suffisent ? Est-ce qu’on doit viser l’autonomie au plus tôt ou se satisfaire d’être résilient et donc prêt à changer notre production et notre consommation et donc devenir autonome en peu de temps, face à une crise ? 

Le BIO en Wallonie 

En 2020, il y avait 1.901 fermes sous contrôle bio en Wallonie, ce qui représente 15% des fermes wallonnes, c’est-à-dire plus d’une exploitation sur sept. 

Au cours de l’année 2020, 85 fermes supplémentaires se sont lancées dans l’agriculture biologique. Cela représente une augmentation de +5% du nombre de fermes bio entre 2019 et 2020. En 10 ans, plus de 1.000 nouvelles fermes ont franchi le cap du bio en Wallonie. La superficie sous contrôle bio atteint aujourd’hui près de 90.000ha. Ceci correspond à 12% de la surface agricole utile en Wallonie. Un hectare agricole wallon sur 8 est donc bio.  

Début juin 2021, l’exécutif régional wallon a en effet adopté un Plan Bio 2030 visant à atteindre les 30% de surfaces bios en 2030 (l’Union européenne fixe 25%) pour un coût estimé à 30 millions d’euros. 

En Flandre, le nombre de ferme sous contrôle bio a atteint 562 en 2019. La superficie en bio et de 8.677 hectares ce qui représente 1,4% de la surface agricole en Flandre.  

En 10 ans, les surfaces bio ont doublé tant en Wallonie qu’en Flandre ! 

Actuellement, l’utilisation des termes « bio » ou « eco » n’est autorisé que si minimum 95% en poids des ingrédients d’origine agricole sont issus du mode de production biologique et le cas échéant, respecte la réglementation en termes de produits transformés biologiques. Les ingrédients d’origine agricole NON bio utilisés, c’est-à-dire maximum 5%, figurent à la liste limitative (annexe IX du règlement CE 889/2008). Cette liste contient les ingrédients agricoles qui ne sont pas ou insuffisamment disponibles en qualité biologique sur le marché européen.