Qui a dit que le Covid avait tout mis sur pause ? Dans les bassins de Haute-Meuse et de Fléron, le confinement n’a pas refroidi Mélanie, Xavier et Gianni. Ils sont partis à la rencontre des citoyens pour leur demander leurs avis, leurs aspirations, et tout cela de manière virtuelle ! Rencontre avec ces trois acteurs de changement. 

 

Vous avez donc lancé un questionnaire qui a touché plus de 500 participants pendant le confinement, comment avez-vous mis en place ce processus de récolte d’informations ?

Xavier : Cela faisait un petit moment qu’on voulait partir à la rencontre de la classe moyenne, qu’on a aussi appelé « les citrons pressés ». Ces gens qui à la fin du mois ont du mal à nouer les deux bouts et qui ne se retrouvent pas nécessairement dans tel ou tel parti. On a donc décidé de rentrer en contact avec ces gens-là.

Mélanie : C’est surtout la crise du Covid qui a provoqué cette manière de travailler. On avait prévu des soirées, des rencontres mais il a fallu changer notre fusil d’épaule. On a donc envoyé notre questionnaire individuellement, sans savoir si ça allait marcher ou pas. Mais je pense que le fait d’aller chercher les gens, avec un petit mot personnalisé, ça a bien fonctionné.

Gianni : Les gens étaient contents qu’on vienne vers eux. On a eu un sentiment très positif par rapport à la démarche. Avec le contact individuel, on prenait la peine de les interpeller et d’expliquer le processus. Mais aussi de prendre de leur nouvelle pendant cette période étrange.

 

En plus de votre questionnaire, vous avez organisé différents débats…

Xavier : Je dirai plus que c’étaient des groupes de discussion. On invitait un même public, par exemple des aides ménagères, des familles monoparentales, et on discutait de leur situation, de leurs attentes. On partait toujours du négatif pour trouver le positif. On demandait ce qui n’allait pas pour eux en politique par exemple, le négatif, et ensuite on leur demandait quelle était l’image d’une société où ils se sentiraient valorisés. On allait donc vers le positif. 

Mélanie : Au départ avec le questionnaire et les discussions, on pensait plutôt que ça allait nous aiguiller sur les thématiques qui touchent les gens. Finalement, ça nous a permis d’aller plus loin, de récolter des commentaires et des propositions avec des choses très concrètes, et de passer à l’étape suivante qui était de récolter des idées.

 

Quelle était la réaction des gens face à votre démarche ?

Gianni : Débattre avec des citoyens lambda, c’est essayer de comprendre leur ressenti et d’écouter leur colère par rapport aux politiques. On leur demandait leur avis sur le cdH, qui n’était pas forcément négatif, mais ils avaient une impression de « mou », qui n’arrive pas se positionner.

Xavier : On leur disait : « Lâchez-vous, ne soyez pas gêné ». Et on nous a vraiment remercié pour cette initiative. Les gens ont besoin qu’on recentre le débat sur des choses réalistes. Il y a un gros manque d’écoute à la base, et notre démarche a donc très bien été reçue, avec beaucoup d’enthousiasme. L’important était d’apporter la parole aux gens, et je pense qu’on a réussi.

 

Que retirez-vous de votre questionnaire et vos débats ?

Mélanie : Ce qui m’a marqué le plus, c’est que les gens ont pris conscience qu’acheter ne donne pas du pouvoir, ce qu’ils recherchent c’est le bien-être, de la sécurité. On retrouve surtout cela chez les jeunes, ils ressentent de l’insécurité par rapport à leur futur. C’est une génération qui a connu une personne de son entourage victime d’une maladie lourde, ils sont donc plus sensibles par rapport à cela. Les mots que je retiens de cette expérience sont : accessibilité, respect, bienveillance et sécurité. Si on avait fait ce questionnaire un an plus tôt, je ne pense pas qu’on aurait eu les mêmes réponses. La crise du coronavirus a remis beaucoup de choses en question.

Xavier : Les réponses que nous avons récoltées, je m’y retrouve totalement dedans. Ca fait du bien de parler aux gens et cela me prouve que je dois continuer dans ce sens-là, dans mon engagement. On doit amplifier ce nouveau visage de proximité du politique. C’est beaucoup plus cohérent pour apporter une meilleure vision du futur.

Gianni : J’étais assez frileux de me lancer dans ces expériences avec la crise de la covid, mais j’en retire quelque chose de très positif. On voit qu’avec une approche plus ciblée, on capte l’attention de nouveaux membres ou de nouvelles personnes qui sont prêtes à rejoindre le mouvement. C’est un mouvement à l’écoute du besoin du citoyen et donc ça les stimule.

 

Quelle est la suite de vos activités pour que les « citrons pressés » retrouvent cette confiance ?

Mélanie : J’ai envie de continuer à accentuer la communication vers ce public, mais aussi continuer des actions locales qui sont à portée de mains. Je ne sais pas quand on pourra se réunir, mais j’ai trouvé qu’on retrouvait l’aspect humain malgré le procédé numérique qu’on utilisait dans notre démarche. La distance ne nous a pas arrêté et on a réussi à garder contact malgré tout. On continuera comme cela s’il faut.

Gianni : Pour moi la première étape c’est de pouvoir dire à tous ces gens « On vous a entendus. Le mouvement a retenu vos idées ». La deuxième partie c’est d’intégrer les propositions dans le programme. C’est l’occasion pour les citoyens de venir étoffer les débats en jeu. On a fait le premier pas pour faire passer les messages des citoyens, maintenant on a besoin d’eux pour faire vivre les idées. On reste aussi une petite équipe soudée, motivée. Plutôt que de se laisser abattre par la crise on a retroussé nos manches et ça a marché. Ca motive pour la suite.

Xavier : Notre devoir est fait, on attend la suite d’Il fera beau demain- Mouvement positif. On continuera avec nos tripes car on y croit.