Vous avez parlé (en) vrai !

Lancé lors du congrès de La Louvière (septembre 2021), « Parlons (en) vrai » a battu son plein durant 3 mois et ce malgré le contexte sanitaire. Près de 200 volontaires sont ainsi partis à la rencontre de 1500 personnes. Un immense merci à eux ! Voici donc les premiers éléments qui viendront compléter la masse d’informations et d’opinions rassemblées dans le cadre d’« Il fera beau demain ».
Une majorité de répondantes
Penchons-nous d’abord sur le profil des personnes ayant donné leur avis et que nous appellerons, les répondants.
Les répondants étaient en majorité des répondantes (53%). Cette participation plus importante des femmes est une excellente nouvelle et démontre la pertinence d’aller écouter celles et ceux qui ne viennent pas forcément à nous.
Second élément d’information, l’âge des répondants. Point positif, la sur-représentation des 35–50 ans et des 51–65 ans. Pris dans la vie active et familiale, ces catégories constituent souvent des segments difficiles à contacter.
La représentation géographique était liée à la mobilisation des volontaires sur le terrain et nous avons pu constater de beaux noyaux de mobilisation, notamment liégeois. Cette mobilisation est le fruit du travail de certains des acteurs et nous tenons encore une fois à remercier toutes ces personnes qui ont fait de cette opération un succès.
La santé comme principale crainte
Le questionnaire que nous avions réalisé s’inscrivait dans le contexte inédit de la pandémie. 48% des répondants considèrent que cette crise amènera des changements positifs, 44% estiment que « malheureusement, les choses ne changeront pas ».
Au-delà des changements qui s’imposent, nous souhaitions connaître vos espoirs afin de comprendre ce que « pas comme avant » signifie pour chacun.
Le changement des modes de consommation (24,55%) est en tête de vos espoirs, une consommation plus locale, plus durable voire une sortie du modèle productiviste. Suivent ensuite l’aspiration à d’autres rythmes de vie (20,15%), une autre mobilité dans notre pays (18,21%), une autre organisation du travail (17,21%). Dans les autres réponses, le pouvoir d’achat arrive en tête, suivi par le climat, la mise en place d’un nouveau contrat social et une plus grande solidarité entre les personnes.
Nous avons interrogé les répondants sur les éléments qui leur donnaient satisfaction et ceux qu’ils craignaient de perdre.
La santé domine les craintes des répondants. Si le travail n’est pas l’élément apportant le plus de satisfaction, les craintes de le perdre sont réelles. Quant à la vie de famille, elle semble avoir été marquée par la pandémie. Si elle constitue le domaine de satisfaction par excellence, les confinements ont renforcé le caractère précieux de ces liens. Parmi les autres craintes évoquées par les répondants, on notera « le pouvoir d’achat », suivi de près par « la liberté ».
Nous avons demandé à la population, la façon dont elle percevait sa vie en regard de celle de ses parents et la façon dont elle percevait « le futur de nos enfants ».
Si les réponses concernant les parents sont globalement équilibrées, l’inquiétude pour les enfants est bien réelle, 62,85% des répondants pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux. Les préoccupations climatiques (22,85%) occupent la première place des craintes, suivies de peu par les inquiétudes liées au pouvoir d’achat (20,85%) et en troisième position « la place de l’humain » (16,01%).
Un sentiment de méfiance vis-à-vis de la politique
Nous sommes ensuite rentrés dans les aspects plus politiques du questionnaire en demandant en premier lieu aux citoyens leur degré de confiance dans la politique pour changer positivement les choses. Sans surprise, les réponses allant de 1 à 5/10 constituent 63,87% du total. Nous avons voulu savoir quels éléments suscitaient cette méfiance à l’égard du politique.
Parmi les autres idées avancées figure en première place le caractère peu en phase voire déconnecté de la population, l’ « entre-soi » politique, ainsi que l’impuissance et la lenteur à réagir face aux acteurs économiques notamment.
Lorsque l’on demande aux citoyens ce que doit faire un parti qui veut regagner la confiance, il doit sans surprise « être à l’écoute » (25,22%), « tenir sa parole » (14,59%) et être davantage en phase avec la population (7,17%).
Agir en priorité sur le pouvoir d’achat
Nous souhaitions également connaître la première chose que feraient les citoyens s’ils se retrouvaient aux commandes. La première place est occupée par le « pouvoir d’achat » (9,81%), en ce compris les pensions. Ensuite, vient la mise en place d’une autre gouvernance (9,70%), faite de plus de transparence, de moins de particratie. En troisième position, on retrouve l’envie d’agir contre les dérèglements climatiques (7,13%).
52,85% des répondants n’avaient jamais entendu parler d’« Il fera beau demain » ! L’opération a permis de toucher un public qui, jusqu’ici, n’avait pas été sensibilisé. Parmi les remarques reçues, nombreuses sont les personnes soulignant le caractère « positif » de l’initiative, son caractère novateur, à l’écoute des réalités et participative. Le souhait de voir émerger une alternative au système politique actuel est réel. Certains répondants ont reconnu être dans une position d’attente ouverte, mais parfois dubitative quant à l’initiative, jugée par certains « naïve ». À nous à présent d’apporter une réponse à ceux qui restent à convaincre en apportant comme ils le demandent, une écoute certes, mais surtout de l’action concrète.