Notre vision ? Mieux, plutôt que toujours plus
Une large majorité de la population pense que nos enfants vivront moins bien que nous. Nous avons perdu confiance dans l’avenir et dans le progrès.
Depuis près d’un siècle, ce progrès passait par l’augmentation des biens et des services produits et consommés. Tant que la croissance était suffisamment forte, l’appétit de la plupart de la population pouvait être satisfait. Mais la seule manière d’avoir plus aujourd’hui, c’est de prendre aux autres ! Il n’est dès lors pas surprenant que le clivage gauche-droite reprenne de la vigueur, que les tensions sociales s’accroissent et que l’on cède de plus en plus souvent à la tentation populiste d’opposer une partie de la société, ou de l’humanité, à l’autre. En outre, vouloir consommer toujours plus n’est ni humainement ni écologiquement soutenable.
Pour rendre confiance dans l’avenir, nous devons réinventer le progrès en ne cherchant plus à consommer toujours plus, mais en choisissant de vivre mieux. Nous souhaitons définir avec les citoyen.ne.s ce que vivre mieux signifie pour eux et pour elles, quelles sont leurs aspirations les plus importantes, quels sont leurs besoins insatisfaits, mais aussi ce à quoi ils sont prêts à renoncer, les sacrifices qu’ils et elles sont prêt.e.s à faire si chacun.e contribue en fonction de ses capacités. Nous voulons comprendre ce qui peut convaincre les citoyen.ne.s de faire évoluer notre modèle de société.
Nous souhaitons notamment leur proposer de :
- Construire demain, forts des leçons d’hier
Choisir le « mieux », c’est avoir confiance en l’avenir. C’est vouloir incarner l’espoir plutôt qu’attiser les peurs. C’est pousser vers le ciel, forts de l’ancrage de nos racines. C’est savoir d’où nous venons sans s’accrocher à un passé qui n’est déjà plus notre présent. C’est regarder notre héritage en face, en conserver nos forces et en travailler nos faiblesses pour résoudre les problèmes de demain. C’est voir dans les défis du passé des leçons à tirer et surtout voir dans les défis de notre temps l’opportunité de construire une société où chacun.e pourra vivre mieux demain. Construire demain, c’est écrire une histoire dont les générations futures pourront être fières.
- Préférer la qualité à la quantité :
La société de consommation a permis une amélioration sans précédent de notre confort de vie, mais aujourd’hui la généralisation de produits bons marchés se fait trop souvent au détriment de la qualité, notamment des aliments. Une société du « mieux » serait donc une société où l’ensemble de la population aurait accès à des biens et services de qualité ;
- Privilégier les personnes aux biens :
Vivre mieux, c’est se sentir entouré.e dans les moments de bonheur comme dans les difficultés. C’est pouvoir prendre du temps pour ses proches et pour soi, plutôt que de courir sans cesse pour pouvoir posséder davantage de biens. C’est transcender le matériel et s’accomplir par le social, le psychologique, l’estime et la spiritualité. C’est être reconnu.e comme une personne unique plutôt que d’être traité.e comme un simple numéro ;
- Contribuer avant de bénéficier :
Une société du « mieux » serait une société où chacun.e contribue au bien-être commun, plutôt que de compter sur les efforts des autres et de privilégier son intérêt personnel.
- Prévenir avant de devoir guérir :
Les politiques de santé, mais aussi les politiques sociales, apportent un soutien important lorsqu’on est tombé malade ou que l’on a perdu son emploi, mais elles seraient bien plus efficaces si elles parvenaient à prévenir ces risques. Orienter davantage les politiques de santé et les politiques sociales vers la prévention permettrait, si leur efficacité est évaluée, de faire des économies et favoriserait surtout la participation et l’émancipation de tous ;
- Fédérer plutôt qu’opposer :
Pour bâtir une société du « mieux », il faut s’ouvrir aux autres plutôt que de se replier sur soi. Nous refusons d’opposer les personnes favorisées aux précarisées, les aînés aux jeunes, les personnes nées ici à celles nées ailleurs, les néerlandophones aux francophones, les citoyens aux politiques et cherchons à faire dialoguer des personnes d’horizons politiques, sociologiques, professionnels, culturels, convictionnels divers. Cela ne peut se faire qu’en se fédérant autour d’un projet plutôt que dans des structures pérennes. Il n’est pas question de prendre parti, mais de se mettre en mouvement ;